La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

270 LES VENTES MOBILIÈRES

de bien national. C’est donc à la requête de l'Etat et de M" Tallien qu’eut lieu la vente du 9 floréal an IV, rue et section de la Fraternité, ci-devant rue Saint-Louis, n° 89.

On avait donné une grande publicité à lopération et le procès-verbal constate qu’il y était venu « un nombre suffisant de marchands-fripiers, revendeurs, revendeuses, bourgeois et autres personnes ». Certains objets atteignirent des prix qui au premier abord paraîtront extraordinaires. Aïnsi : une toilette en bois d’acajou avec écran de taffetas vert, sa table de marbre et ses miroirs, sur lesquels pourtant n'étaient pas restés gravés les traits de la belle Thérèse, fut payée en assignats 17.000 livres; 6 chaises de bois d’acajou couverts de maroquin jaune, 33.600 livres; un petit canapé et 4 fauteuils en acajou couverts de moire verte, 38.000 livres; une voiture à l’anglaise à 4 places montée sur ses roues peintes en vert avec ressorts et caisse peinte en jaune, 30 mille, etc.

Le total de la vente s’éleva à 526.945 Liv. ; mais il ne revint pas en entier aux vendeurs, car il fallut bien en déduire les frais, qui, payables eux aussi en assignats, prirent de grandes proportions et montèrent à 290.550 livres, absorbant plus de la moitié de la vente. Dans ces frais figure, pour le seul coût de l'expédition du procès-verbal, la somme de 104.575 livres, « représentant en assignats, à rai=