La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

272 LES VENTES MOBILIÈRES

mobilier, une nappe fut payée 8.000 liv., 18 mouchoirs de poche, 1.005 livres, 14 paires de bas de filoselle, 1.780 ; une glace en deux parties, 14.320. Mais nous savons ce que signifient ces chiffres. Les ventes ne renfermaient, en général, aucun objet d'art, soit que les objets de cette nature aient été soustraits par de prudentes précautions aux emprises de PEtat, soit que l'Etat les ait conservés pour ses Musées. Exceptionnellement on en surprend quelques-uns, d'intérêt secondaire, dans la vente de Tessé faite le 7 pluviôse an IT, rue de Varenne, n° 426, comme « un buste d’Apollon, et un de la jeune Niobé, en marbre blanc, d’après l'antique », vendus 150 livres; «un tableau à 8 pans représentant le supplice de Prométhée, par Alexandre (?) Veronèse, vendu 200 livres; « une esquisse de Michel-Ange », vendue 12 livres; les Loges et les arabesques du Vatican, en feuilles, d’après Raphaël, par Volpato, vendues 100 livres 1, etc. Quelque temps après, — le 1°° germinal an N, — passa inaperçue une autre vente, tellement modestes et sans valeur étaient par eux-mêmes les objets qu’elle comprenait. C'était les objets « trouvés sur la V° Capet » lors de son exécution, et qu’on avait déposés depuis au Dépôt national et ensuite à la maison Ligny, quai de la République. Un

1. Arch. de la Seine, loc. cil., 788.