La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 303

concerne les immeubles bâtis, ne pouvait guère être posée, chaque maison formant habituellement un tout et devant être vendue sans division. On respecta donc le plus possible leur unité, et on les vendit séparément. Les opérations ouvrirent à un monde nombreux les portes de la propriété foncière. Mais ce monde n’était composé que de bourgeois, et non de petits propriétaires; néanmoins, et puisqu’elles ne pouvaient faire davantage, on peut dire qu’elles atteignirent leur but, et même qu’elles démocratisèrent, eu égard à sa nature, la propriété bâtie.

Relativement aux terrains, il semble vraiment qu’à Paris, pas plus qu’en province pour les terres, on n’eut, dans les premières années de la Révolution, conscience de Putilité qu’il y avait à appliquer le principe de la division, recommandé par lAssemblée nationale. N’avons-nous pas vu en effet des terrains, aux Champs-Elysées et à l'allée des Veuves, mis en vente, en 1792, avec des contenances de 3.540, 7.100, et 6.838 mètres ? Et les immenses enclos des Chartreux et des Jacobins, vendus en bloc à la même époque, ne contenaient-ils pas lun plus de 26 hectares, et l'autre, une surface importante aussi? Et pourtant quoi de plus divisible que des terrains desservis de plusieurs côtés, comme ceux-là, par de larges voies? Cest en l'an III qu'instruit par linsuccès de la première vente du