La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉGONOMIQUES ET SOCIALES 355

de Montesquiou à la séance du 9 septembre 1791. Ce mémoire donne pour les « biens ecclésiastiques » l'évaluation totale de 3 milliards 500 millions en chiffres ronds, non compris les forêts nationales proprement dites, dont la vente était réservée.

Sept mois après, lorsque Cambon, le 3 avril 1792, établissait devant le comité des finances l’état des ressources de la Nation à la date du 1° mars de la même année, il évaluait tous les biens nationaux, ceux déjà vendus, et ceux restant à vendre, comme ceux dont la vente était ajournée ou réservée, à h milliards 65 millions. Si de cette somme on déduit 1 milliard 50 millions, valeur des forêts nationales, dont on avait réservé la vente, et que Montesquiou n'avait pas comprises dans son estimation, il reste une évaluation de 3 milliards 15 millions, au lieu de 3 milliards et demi, évaluation de Montesquiou. Plus tard, en l’an III, le 25 germinal, Johannot fit, au nom du Comité des finances, Pexposé de la situation financière où se révèlent également ses appréciations sur la valeur des biens nationaux.

D'après lui, tous lesdits biens, formant sans exception la catégorie des biens de première origine, étaient, en 1792, estimés 2 milliards 147.932.950 livres. Mais, comme il constate que les biens de cette nature, vendus jusqu’au jour où il parlait, avaient, à la vente, produit plus de 3 fois