Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux
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que la France est restée, malgré toutes les attaques, l'inspiratrice et la législatrice des temps nouveaux.C'est cette Assemblée audacieuse qui a prouvé que l’hérédité des races couronnées est un fait et non un principe d’où découle un droit de règne. C’est elle qui a démontré que le gouvernement n'est pas une possession, mais une fonction ; que le souverain n’est pas un maître, mais un chef; que le peuple, c’est la nation et que le monarque est un magistrat. N'est-ce point, bien inspiré par tous ses sentiments, que nous avons entendu récemment le roi Léopold II si justement populaire, dire : « Je ne suis que le premier serviteur de l'État. »
L'État, cest vous tous, Belges, qui par soixante années de sage liberté et de travail incessant, êtes devenus un grand petit peuple, indispensable au repos et à la prospérité de l'Europe. Je devais aflirmer toutes ces vérités avant d'entrer en matière, car elles sont inéluctables, et je les ai retrouvées en semences dans les papiers et les relations du Grand Carnot.
Je dois encore quelques mots d'éclaircissements pour justifier le sous-titre de ce livre. Les témoins auxquels je fais allusion sont François Arago et Chevreul.
. Arago fit la connaissance de Carnot, lors d’une visite de ce dernier, en 1804, à l'École polytechnique, où le futur auteur de l'Astronomie populaire, était sergentmajor de sa promotion. Frappé par la vive intelligence de l'élève Arago, Carnot, qui fut un frouveur d'hommes, — qui eut l'œil clairvoyant pour deviner les inconnus uniques et les porter des derniers rangs aux premiers _—— Carnot donna toute son amitié à Arago et le protégea sans cesse. En 1809, il soutint sa candidature à l'Institut, et le jeune savant, devenu académicien, resta son confident. A côté des fils militaires de Carnot qui