Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux
où
faits nouveaux et anciens pour vous instruire. Si vous ne m'en gardez pas gré, mon labeur sera amplement payé par l’âpre bonheur que j'ai éprouvé dans l'étude de cette exemplaire vie de Carnot, n'oubliant pas non plus ces mots consolateurs de Voltaire : « La vraie jouissance de la vie est dans le travail; la culture est un aussi grand plaisir que la récolte. » J'ai cherché encore à ne pas oublier que la clarté est la politesse de ceux qui écrivent pour être lus ét compris.
Pour appliquer à l'histoire et à l'étude d’un homme cette admirable méthode expérimentale dont Claude Bernard a été le législateur en physiologie, il faut le prendre et le suivre dès son enfance, dans les lieux mêmes où il est né, où il a vécu ses premières années. Il faut encore s'enquérir de ses principes, car c’est par l'hérédité successive que les générations se forment moralement et physiquement, et que, à un moment donné, toutes les qualités ataviques, longtemps préparées et amoncelées, sont concentrées dans un descendant. Si les événements favorisent ou provoquent l'expansion de ces dispositions heureuses, on a le grand homme, l'homme utile, fécond en découvertes, en œuvres intellectuelles, prépondérant dans les événements de son temps.
I faut donc remonter autant que l'on peut dans les générations passées et en suivre la filiation jusqu’à l'heure présente. C'est ce que nous avons entrepris. Le lecteur trouvera plus loin dans un chapitre spécial la généalogie de la famille Carnot, que nous avons pu établir depuis plus de trois siècles dans la même contrée. Cette contrée, nous pouvons la décrire de visu, car nous en avons parcouru toute l'étendue pédestrement (la meilleure manière de voyager pour bien voir). En un