Le Comité de salut public de la Convention nationale
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éclatant, à remplacer le despotisme tempéré qu’elle avait anéanti parune dictature millefoisplus effrayante, et à ressaisir les vieilles formes abolies pour sauver le reste de son œuvre ?
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Tant que les idées nouvelles étaient restées dans le domaine de la théorie, les privilégiés s’en étaient montrés fort enthousiastes. Dans la plupart des salons, grands seigneurs, courtisans et prélats mondains s’élevaient avec esprit contre les abus dont ils bénéficiaient, et dissertaient avec grâce sur les nouveautés les plus audacieuses ; les hardiesses philosophiques leur coùûtaient d'autant moins qu’ils écartaient la possibilité de la réalisation prochaine de ces spéculations : c'étaient de simples jeux d'esprit.
Cependant, le jour vint où ces idées descendirent dans la pratique. Alors, lésés dans leurs intérêts, froissés dans leurs habitudes et leurs préjugés, les privilégiés essayèrent de relever les institutions qu'ils avaient contribué à renverser, fomentèrent des guerres civiles à l’intérieur et secondèrent les ennemis de l'extérieur, tant il est vrai que les vieilles idées et les intérêts qui se rattachent à leur durée ne disparaissent jamais sans résistance !
Ainsi, dans le sein même de notre pays, la lutte entre l’ancien ordre de choses etle nouveau était fatale. Elle ne l'était pas moins entre la France et l’Europe. Non pas que les rois éprouvassent un dommage immédiat du fait de l’organisation nouvelle que nous nous donnions. Mais deux conceptions différentes du droit ne