Le Comité de salut public de la Convention nationale

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c'était à d’autres, c'était aux législateurs de la religion nouvelle à annoncer (1) ! »

Beaucoup étaient des exaltés, qui se trouvaient à l’étroit dans la Convention; les intrigues des partis, les discours à la tribune ou le travail des commissions n'étaient pas leur fait. Parmi eux, se trouvaient un certain nombre d'officiers : l’un, Dugommier, se fit donner le commandement de l’armée des Pyrénées-Orientales ; Dubois-Crancé exerça celui de l’armée qui assiégeait Lyon, tout en conservant son titre de représentant. Le marquis de Soubrany, ancien officier de dragons, député du Puy-de-Dôme, fut envoyé aux P yrénées-Orientales avec son compatriote Milhaud, le futur général de cuirassiers de Napoléon I". Soubrany était l'idole des soldats, « qui n'avaient pas de plus infatigable compagnon au bivouac, de plus intrépide frère d'armes au combat. Il les charmait surtout par la témérité de sa turbulente bravoure, sa franchise, la brusquerie de ses allures et jusqu’à l’étrangeté de son costume bizarre, affectant d'étaler sa poitrine toujours nue, et de cacher à demi sous son énorme bonnet à poil son rude et sombre visage (2) ». A cette même armée, le représentant Cassanyès fut blessé à la bataille de PEyrestortes; son collègue Fabre de l'Hérault fut tué au combat de Banyuls qu’il avait engagé ; quelques jours après, on retrouva son cadavre, la tête percée d’une balle, et le corps haché de coups de sabre. Robespierre prononça son éloge funèbre à la Convention et fit décerner les honneurs du Panthéon à ce représentant du peuple mort pour la patrie.

(1) N. Fervel, capitaine d'artillerie, Campagnes de la Révolulion française dans les Pyrénées-Orientales. 1861. (2) Idem.