Le Comité de salut public de la Convention nationale
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n’était plus tenu d'agir de concert avec les ministres : il les surveillait (1). Encore quelques modifications, et l’on arrivera à l'institution nécessaire.
Les événements y amènent vite. Lyon se prépare à la résistance, le département du Var ne fait plus parvenir ses contributions à l'Etat et lève une troupe pour sa propre défense; la Vendée se soulève; les sections de Marseille envoient à la Convention une adresse commençant par ces mots : « Mandataires infidèles, votre perfidie est à son comble... » Les armées sont désorganisées ; les soldats dénoncent leurs chefs au Comité; Dumouriez, sur qui onavait fondé de si grandes espérances, prend un ton altier à l’égard de la Convention ; Danton et Delacroix échouent dans leur tentative
- de le ramener à l’obéissance; bientôt sa trahison devient évidente. La perspective des dangers que cette infâme conduite fait courir à la France provoque un affolement général.
Le 31 mars, le Comité tient deux séances : celle du soir se prolonge jusqu’au lendemain à midi ; il multiplie les mesures de défense, les interrogatoires, Les arrestations. Un membre annonce que « le citoyen SaintJust a des mesures à proposer pour le salut de la République ; le Comité déclare que Saint-Just aura la parole aussitôt qu’il se présentera ». Le lendemain, Le: avril, l'inviolabilité des représentants est supprimée. Le 3, la Convention apprend à la fois l'arrestation des quatre représentants et du ministre de la guerre envoyés auprès de Dumouriez, l’intention de ce dernier de marcher sur Paris, la retraite de Custine après un échec à Bingen. Le Comité de défense reçoit l’ordre de
© (4) Le 29 mars, le Comité envoie un questionnaire aux ministres, qui doivent y répondre.