Le Comité de salut public de la Convention nationale

298 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Il était indispensable d'obtenir l’assentiment de la Convention pour cette évolution de notre diplomatie, et d'indiquer aux puissances nos véritables intentions. L'occasion en fut bientôt fournie à Danton et au Comité de salut public. Le 13 avril, on lut à la tribune des lettres échangées entre Cobourg et les représentants en mission à l’armée du Nord. On erut y voir une tentative de négociations, — et de négociations avec des tyrans à qui la République ne reconnaissait aucun droit. L’indigration fut vive sur certains bancs. «Je demande, dit Robespierre, — qui persistait à trouver admirable la guerre de propagande, — je demande que vous prononciez la peine de mort contre les lâches qui proposeraient de transiger avec l'ennemi! »

Danton répond. Il faut savoir être politique et se méfier de l'enthousiasme, dit-il en substance. Le décret par lequel la Convention promettait aide et protection aux peuples révoltés est fort beau; malheureusement il est inapplicable, « puisqu'il vous oblige à soutenir des patriotes qui voudraient faire une révolution en Chine! Il faut avant tout songer à la conservation de notre corps politique et fonder la grandeur française. Que la République s’affermisse, et la France, par ses lumières et son énergie, fera attraction sur tous les peuples! » Et il fait voter le décret suivant :

« La Convention nationale déclare, au nom du Peuple français, qu’elle ne s’immiscera en aucune manière dans le gouvernement des autres puissances. »

Ainsi que le reconnaissait Barère quelques jours plus tard, la paix devenait possible. En effet, par cette déclaration du 13 avril, les décrets du 19 novembre ct du 15 décembre étaient virtuellement abrogés. La République reconnaissait les gouvernements étrangers ct ne se