Le Comité de salut public de la Convention nationale

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Révolution, ne facilitaient pas leur tâche ; le roi les soutenait officiellement, mais les contrecarrait en secret; l’opinion publique était méfiante pour des hommes qui avaient conservé une action aussi étendue et aussi mystérieuse que les secrétaires d'Etat aux affaires étrangères. Dès le début de la Révolution, leur autorité fut entamée. La longue discussion de l’Assemblée constituante sur le droit de paix et de guerre attira l'attention sur leurs attributions. Mais ce fut la nouvelle que des toupes autrichiennes allaient passer sur le territoire français pour se rendre en Belgique, qui mit le feu aux poudres. Quelques membres de l’Assemblée demandent si les traités existants autorisent une pareille atteinte à notre dignité. D’autres élargissent le débat : ce n'est pas ce traité seulement qu’il importe de connaïtre, mais tous ceux qui lient la France et les puissances étrangères. Ils proposent de créer un Comité de six membres, dont le travail pourra être consulté en cas de besoin. La proposition est adoptée. L'Assemblée choisit, pour composer ce Comité, les députés Menou, Fréteau, Mirabeau, Châtelet, d'André et Barnave (29 juillet 1796). C'est ainsi que fut créé le Comité diplo: malique.

La présence de Mirabeau dans ce Comité indiquait assez qu'il ne se borncrait pas à rédiger un recueil de Lraités à l'usage de l’Assemblée. Celle-ci était intéressée à savoir ce qui se passait à l'étranger, et n'avait qu'une confiance médiocre dans le ministre : de son côté, le grand tribun, qui avait toujours eu un goût très vif pour la diplomatie, entendait ne pas négliger cette Partie importante du gouvernement, et diriger, dans la mesure du possible, la politique extérieure de la France. À peine le Comité diplomatique était-il constitué que