Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 301

Montmorin vint annoncer que l’Espagne,décidée à faire la guerre à l'Angleterre, se disposait à réclamer à la France son concours en vertu du Pacte de famille (4) : l’Assemblée renvoya l'examen de l’affaire à son Comité diplomatique ; le ministre devait lui communiquer les dépêches relatives à cette question, ainsi que l'extrait des traités conclus entre l'Angleterre et les autres puissances del'Europe.C'est Mirabeau qui fit le rapport sur cette aflaire.

Le rôle du Comité diplomatique se trouvait agrandi, et son rapporteur ordinaire, Mirabeau, était beaucoup plus puissant que le ministre. Montmorin souffrait de cette sujétion. Il espéra s’en affranchir après la mort du tribun.Mais la fuite du Roi le perdit : ilavait toujours nié les projets de départ du Roïi,et les passe-ports por{aient sa signature ! Il redoutait l’irritation bien légitime de PAssemblée ; elle se contenta de lui imposer une garde chargée de ne laisser sortir aucun papier ou pauet du ministère des affaires étrangères, et elle lui #njoignit de conférer avec le Comité pour les affaires importantes. Jl se résigna à abaudonner à peu près complètement la direction effective des relations extérieures au Comité diplomatique, où Talleyrand avait remplacé Mirabeau.

L’Assembléelégislative ne tenait pas plus que sa devancière à se dessaisir de la diplomatie. Elle reconstitua le Comité diplomatique (2), qui eut douze membres au lieu de six, etqui passa sous la direction du meilleur homme d'Etat de la Gironde, Brissot. C’est sur sa proposition que la guerre fut déclarée au roi de Bohême et de Hongrie. Le nouveau Comité s'étant plaint d’être

(4) 2 août 1790. (2) 16 octobre 1791.