Le Comité de salut public de la Convention nationale
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cèrent suivant leurs aptitudes et leurs goûts : Barère et Danton avaient les affaires étrangères; Delmas et Delacroix la guerre; Bréard et Treilhard la justice, Cambon, Guyton-Morveau et Lindet l'intérieur et les subsistances.
Cette répartition du travail était indispensable ‘pour mener à bonne fin l’œuvre qui incombaitau Comité, ct que Barère résumait de la manière suivante dans la séance du 16 avril:« Le Comité s’est pénétré de la grandeur et des difficultés de sa mission : former un plan de défense de terre et de mer, scruter les opinions politiques et la conduite militaire des généraux, revoir la composition des états-majors, suivre la marche des armées, veiller à leur approvisionnement en fout genre, faire rechercher et fabriquer des armes, augmenter la cavalerie, veiller à la défense des côtes, activer les travaux dans les ports, comprimer les trames, presser l’action de l'administration publique, surveiller le Conseil exécutif, éteindre par des mesures promptes et fortes les torches de la guerre civile, voilà les questions dont il s’est déjà occupé. » Barère n’oubliait que les affaires étrangères, que l’on ne négligeait pas cependant (1).
Le Comité de salut public s’attacha d’abord à assurer l’obéissance de toutes les administrations, condition nécessaire d’une bonne exécution de ses ordres. Le soir même de son entrée en fonctions, il fit voter un décret rattachant les représentants en mission dans les départements et aux armées au Comité ; désormais, ils devaient tenir une correspondance quotidienhe avec lui, indépendamment de leur correspondance avec la
(4) Voir le chapitre VIL.