Le complot de Sarajevo : (28 Juin 1914) : étude sur les origines de la guerre : (une carte)

114 LE VRAI COMPLOT

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prouve, à notre avis, une conscience tranquille. ‘Celle de larchidue François-Ferdinand est moins au moment où il arrive à Sarajevo. Les actes et les menées de la presse qu'il inspire montrent que, depuis qu'il détient le pouvoir, il prépare une guerre qui lui permettra d’assurer le triomphe compromis des Allemands et des Magyars, soutiens de son trône futur; de remettre de l’ordre dans les finances de l’'Empire ou d’en masquer la déconfiture ; enfin, de faire oublier ses promesses et de permettre à ses enfants de lui succéder. En 1914, tout prétexte manquant, il fallait en créer un qui assurät le concours de l'Italie et la neutralité de l'Angleterre. François-Ferdinand avait donc le plus grand intérêt à ce que fût organisé un complot qui, semblant tramé à Belgrade, püt faire de la Serbie une provocatrice.

Mais peut-être dira-t-on que François-Ferdinand disparu, son projet sombrait avec lui. Guillaume II ne s’est-il pas ‘écrié en apprenant la mort de son acolyte : « Tout est à recommencer ! » () On oublie sans doute que tous

(2) Ces paroles ont été rapportées par le baron Beyens, ministre de Belgique à Berlin. De son côté, le prince Lichnowski écrit dans son mémoire :