Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

CHAPITRE II

SUR LES BORDS DU VARDAR

Depuis deux longues semaines, Salonique les attendait. Durant le jour, les lorgnettes fouillaient le golfe, cherchaient derrière la pointe du Gara-Bournou la silhouette des grands transports amenant les troupes franques. Les vrais Grecs disaient : « Voilà l’occasion souhaitée pour détruire à jamais le Turc et le Bulgare ». Quelques Hellènes, cependant, traîtres à l'histoire de leur race, montaient la nuit sur ces terrasses des maisons turques où Musulmans et Germains sympathisent. De là-haut, les espions des consulats ennemis guettaient avec crainte les rayons blancs des projecteurs. Il y eut aussi les indifférents, les égoistes. Ils furent