Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

DANS L'ATTENTE DE LA DÉCISION GRECQUE 31

l'escadron campera. Seuls, quatre hommes avec le commandant gagneront le postefrontière. J'obtiens de les accompagner. Par d’invraisemblables sentiers qui longent le précipice, nous montons vers les sommets. L'un derrière l’autre, tâtant du pied le terrain qui s’éboule par endroit, les naseaux flairant au ras du sol, nos braves petits chevaux avancent sur le chemin vertigineux. Le soleil s’est couché avec des gradations savantes. L'ombre donne aux Balkans des proportions encore plus fantastiques. La mobilisation n’a pas surpris les gardesfrontière hellènes. C’est que pour eux la guerre est incessante; ici rôde sans cesse l'ennemi : contrebandier, déserteur ou comitad}i.

Enfin nous dépassons le dernier guetteur. Sur un petit plateau une douzaine de soldats grecs veillent autour d’un feu que de rares broussailles alimentent. C’est que nous sommes ici à 1.500 mètres de hauteur et la bise souffle, glaciale. Un feu brille à