Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

NISCH, LA VILLE AUX DRAPEAUX TRICOLORES 37

pour devancer les secours alliés, met le prix en hommes, en munitions aussi. En un seul jour, 50.000 obus s’abattent sur Belgrade. 25 millions de poudre, de cuivre, d'acier, de dynamite, de fulmi-coton. Belgrade est une ville ouverte! Il n'y a là que des civils et des pierres ! Le bombardement blesse ou tue six cents vieillards, femmes et enfants ! L'Allemagne n’y regarde pas de si près! Il y a des 420. Ils tirent de Panchevo, à 14 kilomètres du Danube. Allez donc leur répondre à cette distance! Il y a des obusiers autrichiens par centaines. Les canons légers sont des canons russes capturés par Hindenburg en Pologne. Un enfer de mitraille. Les hôpitaux ne sont pas épargnés. Le 6, à 11 heures du soir, l'ennemi qui croit avoir tout détruit sous son bombardement, aventure un bataillon d'infanterie sur la Save. L'ile des Tziganes est là, silencieuse, comme déserte. Les Autrichiens y abordent, mais une compagnie serbe, tapie dansles roseaux, a bondi. L’élan des Slaves est furieux. La charge est foudroyante. En quinze minutes,