Le drapeau du 27e régiment d'infanterie
24 LE DRAPEAU DU 272 DE LIGNE
jetait les premières bombes dans la place, le prince d'Orange se hâtait d'appeler des troupes de Tournay, et le 3 juin nos positions, beaucoup trop décousues, furent attaquées méthodiquement par cinq colonnes autrichiennes. La résistance, avec une place ennemie à dos, était impossible, et nos divisions durent se replier, d’abord vers Charleroi, puis sur Marchiennes, et enfin évacuer complètement la rive gauche de la Sambre pour aller donner la main aux troupes de la Moselle, qui avaient marché au canon,
Jourdan prit alors (5 juin) lecommandement effectif de l’ensemble des forces réunies devant Charleroi (1) et acheva d'organiser son armée pour exécuter à nouveau le passage de la rivière et reprendre le siège de la place. Les troupes des armées du Nord et des Ardennes présentaient alors un aspect lamentable, auprès des vieux soldats de l’armée de la Moselle : les vainqueurs d’Erquelines et de Marchiennes, sans habits, sans chaussures, exténués de fatigue et de faim, avaient besoin de repos; il fallait du temps pour les approvisionner du nécessaire et pour réparer ou remplacer le matériel indispensable à la reprise de l'offensive; il en fallait aussi pour continuer etachever, dans cette partie de l’armée, l’amalgame des bataillons de volontaires avec les troupes de ligne, opération commencée dès le mois de mars et fort pressée par le gouvernement. Mais l’impatience des représentants du Comité, justifiée cette fois par une circonstance favorable, décida Jourdan à aller de l’avant. Le 11 juin, le général apprit que Cobourg venait de tirer des renforts des places de la Meuse pour tenter de faire lever le siège d’Ypres par Pichegru; et le soir même, il donna ses ordres pour le passage de la Sambre.
Le 12, au point du jour, la colonne de droite, sous Marceau,
(1) A l'exception d’une division de l'armée du Nord, et du Corps du général Ferrand, qui furent simplement délachés de l'aile gauche jusqu’au 24 juin,