Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

FLEURUS 31

doute qui les flanquait : Championnet dut aussitôt évacuer ses positions ; et par suite tout le centre de notre ligne de bataille, à qui les munitions commençaient à manquer, se trouvait gravement compromis, lorsque le général en chef, à la tête d’une brigade de la division Kléber, accourut en personne devant Hépignies pour le dégager.

De son côté, l’archiduc Charles, opposé au général Lefèvre, avait également refoulé les avant-postes français jusque sur les hauteurs retranchées occupées par la division. Mais ce fut vaine ment qu'il tenta par trois fois l'attaque de nos positions ; trois fois ses colonnes, arrêtées par la mitraille, furent débandées par les charges de nos escadrons.

Mais c’est à notre extrême droite que va se décider le succès de la journée. Le général Beaulieu, commandant le 5° corps autrichien, a vigoureusement attaqué de front le bois des Copiaux, défendu par la division Marceau. Nos jeunes troupes n’osent pas tenir dans le village de Velaines, sur la lisière du bois. Dès lors, la division, pour n'être point tournée, est obligée de se replier; et cette retraite, précipitée par les charges de la cavalerie hongroise, est sur le point de devenir un désastre. Dans une terrible confusion, presque toutes les troupes de Marceau ont repassé la Sambre. Mais heureusement quelques compagnies, entraînées par leur général, se sont jetées dans les jardins de Lambussart, où Lefèvre, voyant son flanc droit menacé, envoie en toute hâte trois bataillons à leursecours, pendant que Hatry, qui a vu ce mouvement, ydétache également trois bataillons.

Lambussart devient dès lors l’unique point de mire de l’armée autrichienne, et l’archidue Charles reçoit l’ordre d’obliquer à gauche pour ysoutenir l'attaque de Beaulieu. Lefèvre, qui est forcé, par ce mouvement, d'évacuer les hauteurs de Fleurus, va setrouver pris d'écharpe; mais le général en chef, posté à la Ransart,