Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

32 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Deux redoutes pourvues de grosse artillerie en défendaient l'approche. Il les emporte d’assaut sous le feu du fort, massacre ou met en fuite leurs défenseurs, tue là encore de sa main, après un rapide corps à corps, plusieurs officiers supérieurs (1), puis, tournant contre Figuières les canons qu'il vient de prendre, fait pleuvoir une grêle d'obus sur les Espagnols épouvantés.

Cet exploit clôturait dignement la bataille de Figuières, bataille qui, outre qu'elle coùtait à l'ennemi près de dix mille des siens, avait vu se réaliser un fait imouï dans l'histoire des guerres : la mort des deux généraux en chef adversaires. La Union, en effet, n'avait pas survécu à son désastre. Le soir, au bord d’un sentier conduisant de Roure à Pont-desMoulins, les républicains trouvaient son cadavre percé de deux balles et serrant encore dans sa main crispée une épée sanglante.

Augereau savait mieux que personne la part qui revenait à Duphot dans le succès de ces

(1) Journal manuscrit de Poxrer. (Archives historiques de la guerre.)