Le Général Moreau (1763-1813)

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Pour les Français l'offensive était donc difficile. Par contre, ils possédaient, comme leurs adversaires, une excellente situation défensive. En vue d'obtenir la prolongation de l'armistice, on leur avait déjà remis les forteresses d'Ingolstadt, Ulm et Philippsbourg. Munich se trouvait entre leurs mains. En avant de cette ville et de l'Isar, l'ennemi leur avait abandonné le plateau élevé de Hohenlinden. Ce plateau, qui conduit de l’Isar à l’Inn, est raviné, boisé, marécageux, traversé de ruisseaux fangeux; il n'offre qu'un petit nombre de chemins praticables. |

La question était de savoir lequel des belligérants sortirait de ses lignes pour attaquer. Moreau venait de passer six semaines à Paris où il avait contracté un mariage dont l'influence, nous le verrons, fut malheureuse sur le reste de sa vie. En son absence, son chef d'état-major Dessoles avait activement préparé la reprise des opérations. A l'expiration de l'armistice, Dessoles proposa au généralissime de provoquer les Autrichiens, de les attirer hors de leurs inexpugnables re-