Le Général Moreau (1763-1813)

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tranchements vers le plateau de Hohenlinden. Là, au milieu de marais et de sombres forêts de sapins, toutes les dispositions avaient été arrêtées pour les combattre avec de sérieuses chances de victoire.Ce plan fut goûté, comme il devait l'être, par le sage et prudent Moreau.

Mais comment l'ennemi s'y prêta-t-il ? Kray, rendu responsable des revers précédents, avait été rappelé par le cabinet de Vienne. Pour lui succéder, l’armée et la nation autrichiennes réclamaient d'un vœu unanime le vainqueur de Wurtzbourg et de Stockach, l'archiduc Charles, que de basses intrigues retenaient éloigné du commandement. Le Conseil aulique préféra un frère de ce prince, l’archiduc Jean, un tout jeune homme, âgé de 19 ans à peine. Celui-ci ne manquait ni d'intelligence, ni d'instruction; il était brave ; mais, absolument dépourvu d'expérience, il se croyait, avec une naïveté présompteuse, capable d'imiter les hardies manœuvres accomplies si heureusement par Bonaparte en Italie. Cette illusion le perdit.

Un tel général, convaincu à ce point de la