Le Général Moreau (1763-1813)

— 1928 —

le comprendre et l'appliquer ; aussi, en cette circonstance, partage-t-il à juste titre la gloire de son chef. Pour réussir dans une entreprise remplie de hasards et de périls, il déploya une vive intelligence, une bravoure, une audace extraordinaires ; mais la fortune, on doiten convenir.,le favorisa singulièrement.

Au moment où sa division, un peu allongée à cause du mauvais chemin, avait dépassé en partie seulement St-Christophe, elle fut coupée en deux tronçons parla tête de colonne de Riesch. Si celui-ci avait atteint St-Christophe une demi-heure plus tôt, la marche de Richepanse sur Mattenboett se trouvait arrêtée, l'archiduc et Koïlowrath n'étaient pas pris à revers dans le défilé fatal.

Cependant l'intrépide lieutenant de Moreau pouvait hésiter. Pousserait-il en avant avec une seule de ses brigades, laissant l'autre, la brigade Drouet, exposée aux coups d'un

précision absolue. Et bien d’autres détails, qui auraient dû être prévus, furent abandonnés au hasard ou à l'inspiration des chefs secondaires.