Le Général Moreau (1763-1813)

— 129 —

ennemi supérieur en nombré ? Son indécision ne dura guère. Ile sentit, la manœuvre calculée par le général en chefétait d’uneimportance capitale ; à tout prix, elle devait aboutir. D'ailleurs la division restante du centre, la division Decaen, suivait de près, elle allait bientôt dégager Drouet. Cette prévision se justifia et Riesch fut refoulé avec des pertes sérieuses.

Richepanse, à travers tous les obstacles, se hâte vers Mattenboett. Là il se précipite par derrière sur les masses de Kollowrath, tout effarées d'une attaque si imprévue. A l’autre extrémité du défilé, du côté de Hohenlinden, Moreau de front lance sans tarder dans une charge impétueuse contre les Autrichiens les vaillantes divisions Ney et Grandjean. Ney part avec sa fougue habituelle. Le désordre devient épouvantable dans la longue et étroite gorge. Pressées de toutes parts, les malheureuses troupes qui s'y étouffent sont saisies d’affolement, secouées d’une panique insurmontable ; elles se disloquent, et vaine-

ment cherchent à s'échapper par toutes les 9