Le Général Moreau (1763-1813)

=

ce genre qu'il signala son mérite, du moins avant la campagne de 1800 et la glorieuse victoire de Hohenlinden.

Le citoyen en lui est loin de valoir l'homme de guerre. En dehors du champ de bataille, il ne fut jamais qu'un intrigant louche et équivoque. Egoïste, ambitieux, bassement envieux, sans principes fixes comme sans fermeté dans le caractère, absolument dépourvu de courage politique, il se laissa entraîner aux plus vilaines actions, aux trahisons les plus coupables. Son amour-propre excessif, son humeur rancunière et vindicative, le perdirent autant qu'une faiblesse et une irrésolution peu communes.

Ainsi la vie de Moreau manque de belle et forte unité. L’historien regrette d'avoir à juger sévèrement la conduite politique d’un vaillant soldat qui, au cours d’une brillante carrière militaire, s'est couvert de gloire, a rehaussé le prestige du drapeau tricolore. Mais les droits de la vérité ne s’effacent devant aucune considération; force est de les respecter, quoi qu'il en puisse coûter d’ailleurs.