Le Général Moreau (1763-1813)

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Jourdan,déjà malheureux sur le Rhin en1706, venait encore de subir, en mars 1700, la défaite de Stockach. Personne ne regardait Masséna comme un homme politique. Augereau n'était qu'un démagogue turbulent. Bernadotte manquait, croyait-on, de capacité et de sagesse. Bonaparte, Kléber, Desaix guerroyaient au loin, en Egypte. Les novateurs jetèrent les yeux sur Moreau. Ils n'étaient pas toutefois sans ressentir quelque inquiétude ; la faiblesse notoire de son caractère risquait de tout faire échouer.N'importe! Is lui offrirent le pouvoir, le sollicitèrent d'organiser un gouvernement moins divisé, plus vigoureux. Moreau s’empressa de décliner ces flatteuses ouvertures. Les affaires lui semblaient trop embrouillées ; il n’osait pas assumer Îa lourde responsabilité d’un coup d'Etat ; il n'était pas de taille, il le savait bien, à pacifier le pays en domptant la fureur des partis déchaînés.

Un de ses apologistes constate cette inaptitude en termes d’une solennelle éloquence, que nous nous plaisons à reproduire ici.