Le Général Moreau (1763-1813)

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« Cette force de caractère qu'il faut conserver pour dominer, après les orages d’une révolution, tous les hommes, toutes les passions et tous les partis; ce rare discernement si nécessaire pour éviter les écueils qui entourent une puissance naissante, pour classer les hommes en telle sorte qu'on puisse employer utilement jusqu'aux mécontents eux-mêmes, et jusqu’à d'anciens ennemis; ce génie enfin, qui voit, règle, pourvoit, conduit la masse, distribue les détails, s'occupe à la fois des dangers et des institutions, des personnes et des choses, de la prospérité des gouvernés et du salut du gouvernant; toutes ces qualités dont l'assemblage est si précieux, Moreau l'avouait sans rougir, il ne se les était pas reconnues » (1).

Ambitieux dépourvu d'audace, toujours prêt à reculer quand surgissait l'occasion d'atteindre son but, le général regretta bientôt amèrement d’avoir cédé le pas à un rival.

(1) BELLART, cité dans l'Histoire du général Moreau, par Châteauneuf.Ce livre de Châteauneuf, écrit en 1814, est l’œuvre d’un royaliste sans critique ni impartialité.