Le métabolisme de base et l’homéothermie
quence de la suppression d'une fonction productrice de chaleur différente de l’entretien de la vie des tissus et du fonctionnement des organes qui persistent malgré l’énorme diminution de la dépense énergétique.
b) Les homéothermes forcés par le froid. — En dehors des hibernants, on constate chez les autres homéothermes un phénomène semblable quoique bien plus limité dans sa durée. En général, la baisse de la dépense énergétique s'observe toutes les fois que l’on supprime la fonction d’homéothermie d’une façon ou de l’autre, sans que cette baisse puisse être considérée comme étant uniquement la conséquence de la diminution de l'intensité des combustions par suite de la baisse de la température des tissus. Ainsi, en rompant l'homéothermie par le froid, on voit Ja dépense réduite dans de fortes proportions sans que la vie soit irrémédiablement compromise. J'ai constaté, par exemple, qu'une Souris vaincue par le froid, de sorte que sa température tombât au-dessous de 25°, ne consommait plus qu'un quinzième environ de la quantité d'oxygène qu'elle dépensait normalement au régime du métabolisme de base. La Souris à métabolisme ainsi réduit se rétablit si on la réchauffe à temps. Il ne saurait s'agir d’une vie prolongée dans cet état d’hypothermie, toujours est-il que l’homéotherme peut vivre un certain temps avec une dépense de beaucoup inférieure à celle du métabolisme de base, à condition qu'il ait abandonné son homéothermie.
c) L'asphyxie. — Dans l’asphyxie par confinement, produite surtout par étapes, ainsi que l’ont montré KREIDL et NEUMmANN (11), la température corporelle baisse en même temps que la dépense d’oxygène tombe à des valeurs de beaucoup inférieures à celle du métabolisme de base. Il en est de même dans l’intoxication carbonique pure, ainsi que l’ont montré dernièrement D. Corbier, H. MAGNe et A. MAYER (12).
On pourrait citer d’autres exemples, tels ceux concernant des lésions du système nerveux, montrant que la vie est compatible pour une durée plus ou moins longue avec une dépense d'énergie de beaucoup inférieure à celle du métabolisme de base normal. Tous ces faits ne donnent pas l'impression que le métabolisme de base est en entier l'expression de besoins au même titre attachés à la vie, mais qu'il est plutôt constitué