Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
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DIVERSES. 179
Mais pourquoi t’occuper sans cesse De ton infortune et de moi ?
Je devrois ne penser qu’à toi,
Ne parler que de ma tendresse.
O Lucile! de ma disgrace Ton esprit s’est trop alarmé : Dis à mon fils, à mon Horace, Que je leusse tonjours aimé : Dis-lui que je meurs la victime D'un lâche calomniateur ; Dis-lui qu’il est un créateur Qui tôt ou tard punit le crime.
Mais on m’appelle.. Un bruit sinistre Qui de la mort est le signal, M'annonce le sombre ministre Du redoutable tribunal.
L’accusateur de l'innocence Me va prononcer mon arrêt;
À subir la mort je suis prêt, Mais non à souffrir ton absence.
Adieu, Lucile, adieu, ma vie, Adieu, mon père, Horace, adieu ; Bientôt ma carrière est finie,
Je vais dans le sein de mon Dieu. Déjà mon front sc décolore ,
Mes bourreaux viennent de s’armer ; Et mes yeux, prêts à se fermer,
Sur tes yeux se tournent encore...
M 2