Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
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N'osait lever qu’à peine un front pusillanime ;
La terreur comprimant son essor magnanime
Trop de fois, je l'avoue, arrêté dans son cours
À l'affreux despotisme il préta son secours , Trop de fois il servit la sombre intolérance ,
Les superstitions filles de l'ignorance ,
Et parut trop soumis aux chaines du censeur ; Quel dieu restitua ses ailes au penseur 3 : Er par d'heureux efforts rendit la presse libre ? C'est le peuple français, quand des peuples du Tibre, Kival audacieux , il reconquit ses droits
Et tua les tyrans , pour n'obéir qu'aux lois. Depuis cet heureux jour ; du couchant à l’aurore Combien de vérités ne voit-on pas éclorre ? L’instruction d’abord concentrée à Paris Répandaïit ses clartés sur quelques beaux esprits è Et semblait vouloir fuir le séjour des campagnes , Les sciences enfin sont les douces compagnes Du laboureur paisible et du simple berger : Attentifs le matin aux soins de leur verger
Ils regagnent le soir leur toit héréditaire p
Pour y lire des lois le code salutaire ;
Et là, rangés en cercle, à l’imberbe pasteur
Ils enseignent déjà l’art du législateur.
Le savoir aujourd’hui semblable à la lumière Que répand le soleil dans sa vaste carrière ;
De toute parts éclale , et luit de tout-côté s L'homme libre s'instruit , l’esclave {est hébêté ;
Et pour tenir la terre à son joug asservie L'ignorance fit pacte avec la tyrannie, L'ignorance pâlit au seul nom des Français,
Et contemple en Fureur nos rapides succès,
En pourriez-vous douter ? Courez à ces spectacles Où les muses jadis étalaient leurs miracles ;
Lä, Thalie en riant , vient couronner de fleurs La liberté sacrée , idole de nos cœurs ;