Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
( 40 } Non, c'est à ses vertus qu'il doit cet avantage, À sa rare prudence , à son mâle courage ; C'est de la liberté l'essor impétueux Qui l’a fait triompher du Germain belliqueux, Et l’a rendu vainqueur des plus superbes têtes : L'amour de la patrie enfante les conquêtes.
Fier de courber le front sous le sceptre des rois, Orgueilleux Piémontais , redoute ses exploits; T1 va briser tes fers, ei l'Eridan rapide Va couler sous les lois du Français intrépide : Que dis-je? un sol fécond , de tyrans infecté, Va voir bientôt Heurir l'arbre de liberté.
Italie ! 6 contrée en grands hommes Féconde , Toi qui, par tes vertus, conquis jadis le monde, Qu'est devenu l'éclat de ta prospérité ?
La victoire long-temps fut ta divinité ;
La superstilion maintenant te domine ;
Et les rois, avec elle, ont tramé ta ruine. L'’auguste Liberté vient t’offrir son flambeau ; Sors de ta léthargie ; et, perçant le tombeau Où veulent t'enfermer les tyrans et les prêtres, Reparais digne encor de tes braves ancêtres : L'homme est partout le même, et malgré tes bourreaux, Des cendres de Brutus vont naître des héros :
Qu'’avec la France libre un noœudcharmant te lie,
Qui pourra subjuguer la France et l'Italie ?
Dans la guerre pourtant ne mets point ton honneur ; La guerre aime l'éclat , la paix veut le bonheur ; C'est la paix qu’il nous faut : d'assez longues tempêtes Ont promené l'orage et la mort sur nos têtes. Embrassons-nous, enfin, sous le même laurier , Et préférons l die aux ne du guerrier.
Et toi, dont la valeur opère des miracles, Sage Buonaparté , triomphe des obstacles