Le rappel en France d'Antonio Maghella : mars-avril 1812

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Mon premier devoir est et sera toujours de me soumettre aux volontés de Votre Majesté Impériale et Royale. C’est dans de tels sentiments qu'au moment même où je reçus la lettre de Son Excellence le Grand-Juge, je me prèsentai à Sa Majesté, le Roi des Deux-Siciles ponr solliciter d’ Elle mon congé. Le roi se trouvait retenu dans son lit par la fièvre. Je ne crains pas d’avouer à Votre Majesté Impériale et Royale que, persuadé que ma demande et les motifs qui me la dictent ne pouvaient qu’affecter le Roi, je me crus alors dans la nécessité de devoir la différer jusqu'au moment de son rétablissement qui n’a eu lieu qu'aujourd'hui.

C'est done, Sire, aujourd'hui même que m'étant déterminé à demander mon congé au roi, et Sa Majesté m'ayant répondu qu’ avant d° adhérer à ma demande, Elle se réservait d’ écrire directement à Votre Majesté Impériale et Royale pour obtenir d'Elle la révocation de l’ordre qui me regarde, J’ose me flatter que sur cette considération Votre Majesté Impériale et Royale ne trouvera pas mauvais que j'aie différè, de quelques jours seulement, à exécuter Ses ordres et qu'Elle n’en sera pas moins persuadée de mes sentiments d’obéissance aveugle et de soumission profonde.

Je dois cependant à la vérité de ne pas dissimuler à Votre Majestè que l’ordre que je viens de recevoir ruine ma fortune et mes espérances. Il m'atteint dans mon honneur et flétrit ma carrière politique que plus de 15 ans de travaux, dont une partie pour Votre Majesté Impériale et Royale et surtout dans une circonstance difficile, semblaient devoir assurer.

Mon devoir, mon honneur m'ont dieté d'humbles représentations que j'ai prié Son Excellence le Grand Juge de soumettre à Votre Majesté Impériale et Royale et sur lesquelles j'ose La supplier de jeter un regard de bienveillance.

Sire, non seulement je n’ai rien à me reprocher, mais je pense encore avoir des droits à Votre bonté, et à l'ordre que j'ai reçu de Votre Majesté j'aurais préferé celui de me rendre immédiatement au Temple et de m’y constituer prisonrier pour expliquer et justifier toute ma conduite. Oui, je ne crains pas de le dire, un tel