Le Royaume de Monténégro : avec une carte

HISTOIRE PE

le Noir, se proclamât, avec succès, chef de l’État. Il régna de 1427 à 1466, se couvrant de gloire, car le fameux « Scander Beg » se déclara pour Étienne et marcha avec lui contre les Turcs dont il avait été l’ami.

Monténégrins et Serbes se rangèrent autour de leurs chefs, qui livrèrent, en vingt-quatre ans, soixante-trois batailles. A la fin, les Monténégrins furent refoulés dans leurs monts, les Turcs se retirèrent une fois de plus, fatigués de cette guerre de guérillas, et sans avoir réussi dans leurs tentatives.

Après Étienne le Noir, Ivan le Noir régna de 1466 à 1490. Il ne put empêcher les Turcs de prendre Podgoritza et de l’entourer de fortifications. Ivan devint l'allié des Vénitiens, qui mirent un petit nombre de soldats à sa disposition pour défendre Scutari. Le sultan Mohamed II, avec ses 300.000 troupiers, mit alors le siège devant cette place où se trouvait, avec 3.000 guerriers vénitiens et indigènes, Ivan, qui résista pendant plusieurs mois.

Après que les Vénitiens eurent cédé, par traité, Scutari au sultan, toute opposition de la part des Monténégrins contre la prise du Brda par les Turcs fut inutile, Ivan fit détruire par le feu la résidence princière « Zabliak » et se replia avec son peuple vers Cettigné, car dans la montagne et la forêt ils n’avaient rien à crainüre de l’envahisseur. Le couvent construit par Ivan, à Cettigné, est encore debout.

Ivan Czernovitch avait un fils qui lui succéda et qui régna de 1490 à 1496. Ce prince, George IV Czernovitch, ne fut pas un soldat; il encouragea la civilisation, les sciences, et créa même une imprimerie. En 1406, il dut fuir avec les siens à Venise, et mourut en exil sur le territoire turc.

Son cousin, Étienne II Czernovitch, monta alors sur le trône, qu’il garda jusqu’en 1515. Ce fut un règne pacifique, car Étienne vivait en parfaite intelligence avec son cousin, qui s'était converti à l’islamisme et qui, sous le nom de « Scander Beg », gouvernait, en qualité de pacha, Scutari et ses environs.

Après Étienne, viennent son fils Ivan et George V, fils d’Ivan. George V épousa une Vénitienne; il avait été lui-même élevé à Venise, et il se sentait si malheureux à Cettigné qu'il abdiqua