Le Royaume de Monténégro : avec une carte

58 LE ROYAUME DE MONTÉNÉGRO

Le voyageur qui visite le Monténégro ne doit pas ignorer que ses actes, qui ont toujours pour but l'amélioration du bien-être de ses sujets, sont ceux d’un vrai chef, et que cette énergie, seule, lui a permis de mener à bien l'exécution de grands travaux d’utilité publique et la création de nombreuses institutions de bienfaisance. Le territoire est divisé, au point de vue politique, en cinq districts, administrés par des gouverneurs (oblast, en langue serbe). Ces districts sont : Katoenski, Zetski, Primonki, Nichvich et Andriewitch, et dépendent du ministère de l'intérieur.

Chaque district se subdivise en capitanats, dont les chefs portent le titre de « capitans ». Ces fonctionnaires sont, en même temps, chefs de la police, juges en première instance et agents du fisc. La centralisation est donc bien assurée.

Les gouverneurs des districts réunissent, presque toujours, sous leur seule autorité les affaires militaires et les affaires civiles, C'est dire que leur pouvoir est à peu près absolu.

Le 17 juillet 1888 marque la création au Monténégro d’un code civil, de la rédaction duquel fut chargé M. W. Bogisic, professeur à l'Université d'Odessa.

La haute justice est exercée par des juges nommés et démissionnés par Sa Majesté. Il y à un tribunal dans chaque district, son fonctionnement est assuré par un président et deux ou trois assesseurs. La Cour d’appel se trouve à Cettigné et se compose d'un président et de six assesseurs. La justice, ou plutôt la manière de la rendre, s’est très heureusement améliorée, car, autrefois, toute personne suspecte était livrée au prince ou bien au voyvode, qui était alors le chef suprême du district, et qui punissait, sans autre règle que celle de son bon plaisir, les criminels et les délinquants.

De nos jours, la procédure fait vivre convenablement quatre avocats dont l’un est un ancien ministre.

La noblesse, telle qu’on l'entend dans les autres pays de l'Europe, n'existe pas au Monténégro; les voyvodes et les sirdars étaient les chefs militaires élus par le peuple en cas de guerre. Pendant les périodes de paix, ces conducteurs d’armées se transformaient en administrateurs civils. A présent, le Roi seul confère