Le Royaume de Monténégro : avec une carte
60 LE ROYAUME DE MONTÉNÉGRO
élasticité. La possession d'une vache ou d’un cheval se paie 1 couronne par an, et pour une chèvre ou un mouton, la taxe est de 40 hellers. L’impôt annuel sur les moulins varie de 10 à 100 couronnes, suivant leur importance.
La chasse n’est pas imposée, mais il existe quantité de « chasses gardées », non accessibles au peuple.
On n’a pas cadastré les biens fonciers, qui sont simplement inscrits sur des registres dont les extraits constituent la sécurité hypothécaire. Les bailleurs de fonds monténégrins sont exigeants et le taux des emprunts fonciers et immobiliers est fort élevé. Les étrangers ne peuvent pas, en principe, devenir propriétaires terriens au Monténégro; on constate, toutefois, des exceptions, par autorisation spéciale du Roi. |
La prison préventive est à Cettigné, et donne asile à 50 prisonniers. La prison centrale du Monténégro est à Podgoritza et renferme une centaine de condamnés.
Ces derniers circulent à leur gré pendant la journée, à travers la ville, les pieds enchaînés. Ils sont libres de recevoir dans leur cellule la visite de leurs parents et amis, et autorisés à fumer la pipe.
Les prisonniers se divertissent aussi en dansant le « kolo », danse nationale, qu’un orchestre accompagne; les femmes condamnées prennent également part au bal.
Les détenus touchent environ une demi-couronne par jour, mais ils doivent se nourrir eux-mêmes et vont chaque matin, à cet effet, faire leurs emplettes aux halles. Le soir, tous rentrent d'eux-mêmes à la prison.
Voilà, direz-vous, une prison d’opérette. Cependant les escapades et les évasions sont des faits isolés et exceptionnels, et pour cause. D'abord, le traitement n'est pas des plus sévères, comme on vient de le voir, puis l'évadé ne pourrait aller loin sans être arrêté, dans ce pays, qui forme comme une vaste forteresse militairement occupée. Tout condamné ainsi arrêté dans sa fuite, sait ce qui l’attend: la bastonnade ou la fusillade. Et il sait aussi avec quelle prodigieuse libéralité le Gouvernement distribue ces deux pénalités.
Les détenus de la prison centrale sont, pour la plupart, des