Le Royaume de Monténégro : avec une carte
6 LE ROYAUME DE MONTÉNÉGRO
40 à 50. Toutes ces sinuosités donnent, au voyageur qui le visite pour la première fois, l'impression que le royaume est bien plus étendu qu'il ne l’est en réalité.
Les gens du pays, qui en connaissent tous les moindres recoins, grimpent par des raccourcis souvent dangereux, en sautant, comme les chamois, de pierre en pierre, passent par des cols qui paraissent inaccessibles, et, bien souvent, par ce moyen, le montagnard est arrivé à destination avant l'étranger qui s’y est fait transporter en automobile.
Dans la vallée de la Zéta, les transports s'effectuent assez facilement et assez rapidement. Par contre, ils sont très pénibles en Brda et dans le Vieux-Monténégro, où l’on ne trouve que ravins escarpés, rappelant les « chines » de la côte sud de l’Angleterre, mais beaucoup plus longs et plus profonds, car ils atteignent souvent 1.000 mètres et davantage. Dans ces ravins, où règnent l'obscurité, l'humidité et le silence, vivent, nombreux, l'ours et le loup; quand on contemple ces lieux sinistres et inhospitaliers, on a peine à se croire à deux pas du monde civilisé.
Les vastes plaines sont rares en Monténégro; les plus grandes se trouvent aux environs de Cettigné, de Nikschich et de Podgoritza. Les montagnes les plus élevées sont : le Lovcen à l’ouest (1.759 mètres), l’Orjan, au nord (1.898 mètres), le Dormitor, à l'est (2.528 mètres); le Kuckikom (2.448 mètres) est situé dans la même contrée. Le Lovcen est le Righi des Monténégrins, qui ont confié à son sommet la garde des cendres de Pierre Il.
Géologiquement, le Monténégro n'est pas encore exploré. Toutefois, on sait que le sol renferme dans son sein des houillères et des sources pétrolifères.
Le climat de la montagne diffère sensiblement de celui des plaines. La neige y fait généralement son apparition en novembre, enveloppant, pour tout l'hiver, les cimes des monts, de son manteau immaculé. Par contre, on y étouffe à la saison chaude.
Pendant l'été, les plaines, en raison de leur température torride, sont infestées d'innombrables moustiques, et la fièvre des marais y fait régulièrement son apparition. Aussi, pendant toute cette période, le climat, fort malsain, les rend presque inhabitables. Mais le printemps et l'automne y sont délicieux.