Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

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union et M. Martinez de la Rosa vient de s’en expliquer à la tribune des Cortes de manière à prouver que les bruits récemment répandus à ce sujet n'avaient pas de fondement.»

Il fallait en effet continuer à battre le fer, bien qu’il ne fût pas encore chaud, et l’action de la France était d'autant plus utile et opportune que, comme Latour-Maubourg le fera remarquer dans: sa dépêche du 17 novembre, tout en se montrant inquiet de ce qui se passait en Espagne, préoccupé du peu de stabilité du Ministère, le cardinal Lambruschini avait pour la première fois laissé entrevoir la possibilité d’une conversation entre le SaintSiège et l'Espagne.

Rome, 17 novembre 1844. (1)

Coure DE Larour-Mausoure À Guizor.

Dans le cours de mes entretiens avec le Cardinal Secrétaire d'Etat, la conversation est tombée sur l'Espagne. Son Eminence se montre inquiète des tentatives des progressistes et ne paraît pas croire que l'avortement du dernier complot les engage à abandonner leurs projets. J'ai essayé de combattre ses craintes et suis encore revenu sur l'opportunité qu'il y aurait pour le Saint-Siège à profiter de l'organisation actuelle du Cabinet animé des meilleures intentions et qui pourrait être remplacé par d’autres hommes de ce même parti, mais moins bien disposés» remarque que le Cardinal a accueillie par un demi-sourire qui semblait vouloir dire qu'il était bien sûr que tout homme au pouvoir en Espagne s’estimerait heureux de renouer des rapports avec Rome. Au reste, selon Son Eminence, il faut voir ce que

1) Rome. Volume 985. Direction Politique, n° 168, folio 196-197, q 9