Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

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«L'Ambassadeur, que nous avions auprès du pape Grégoire XVI, »le comte Septime de Latour-Maubourg, était un -homme pat>faitement honorable, mais malade et inactif, et qui avait à Rome »plus de considération que d'influence». À vrai dire, Guizot, lorsqu'il traçait ces lignes, songeait bien plus à la grave question, la dissolution en France de la Société de Jésus, qui allait être l'objet essentiel de la mission confiée à Pellegrino Rossi, qu’à la façon même dont Latour-Maubourg avait suivi les négociations relatives au rétablissement de bonnes relations entre les Cours de Rome et de Madrid. Malgré le mauvais! état de sa santé, l'Ambassadeur n'avait en réalité rien négligé dans l’accomplissement d’une tâche délicate et rendue encore plus difficile par la maladie qui éloignait des affaires Monseigneur Capaccini.

Rome, 17 décembre 1884 (r).

«.… Les considérations que Votre Excellence, dans sa dépéche du 3 de ce mois, me charge de soumettre au cardinal Sécrétaire d'Etat au sujet de l'Espagne sont, sans aucun doute, on ne peut plus justes et concluantes; mais le thème qu’elles développent a déjà été bien souvent débattu entre Son Eminence et moi, et je ne puis espérer qu’une nouvelle tentative vienne modifier immédiatement le parti pris par la Cour de Rome d’'attendre encore et de voir venir les évènements.

J'ai indiqué dans mon dernier rapport le point où me paraissent en être arrivées les dispositions du Pape et de ses Ministres. Je regarde les choses comme en bonne voie; mais je doute qu'il soit possible de faire revenir le Saint-Siège sur sa détermination de ne procéder en cette affaire qu'avec une lenteur, dont une des causes secrètes est sans doute l'embarras où il ést de rompre, en reconnaissant la Reine, avec la politique autrichienne. Je ne manquerai pas cependant, le première fois que je verrai le

(1) Rome. Volume 985. Direction Politique, 170, folio 2713,