Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

ete à remplir et des ménagements à garder vis à vis du Clergé espagnol, auquel il doit faire voir qu’il ne néglige pas ses intérêts. Mais qu'on soit tranquille à Madrid sur nos dispositions ultérieures et qu'on ait confiance en nous.» :

Et, sur ce que, profitant de ces ouvertures, je lui demandais de me dire en termes précis, si l'intention du Saint-Siège n’était pas en effet de donner la sanction canonique aux ventes déjà effectuées: «Et comment pourrait- -il faire autrement, répondit-il. ” N'est-il pas des nécessités devant lesquelles il faut plier? D'ailleurs nous serait-il possible de ne pas ratifier ces ventes en présence de ce qui se passe en Portugal où elles se tolèrent encore sous les yeux mêmes de l'envoyé du Souverain Pontife?»

Je mets donc hors de tout doute que la sanction Pontificale, très légitimement réclamée par la Cour de Madrid, sera donnée sans difficulté, et la déclaration que vient de me faire à ce sujet le Cardinal Sécrétaire d'Etat est un fait qui confirme, il me semble, officiellement toutes les assurances données en particulier à M. Castillo et dont peut se prévaloir le Cabinet espagnol.

Au reste, je n’ai point été surpris en lisant l'extrait de la dépêche de M. de Bresson, que Votre Excellence a bien voulu m'envoyer, de voir dans quelle erreur la. correspondance de M. Castillo entretenait M. Martinez de la Rosa relativement aux . véritables dispositions du Saint-Siège. Ces dispositions, M. Castillo ne pouvait les connaître, puisque, jusqu’à présent, il a été constamment tenu en dehors de la sphère politique. Abusé par les sentiments bienveillants avec lesquels sa personne et ses arguments étaient accueillis par les prélats subalternes, auprès des quels seuls il avait accès et qui eux mêmes n'étaient point initiés à la pensée du Pape et de ses ministres, il croyait faire des proorès vers un résultat, tandis que l'affaire principale était aussi stationnaire que jamais Aussi, lorsqu'est enfin arrivée cette importante décision, prise par le Pape, il y a dix jours, qui consacre le principe de l’ouverture des négociations, M. Castillo a-t-il semblé d’abord n’en pas apprécier toute la portée et me disait-il naïvement: «Qu'il croyait l'affaire plus avancée».

Ces pers m ont révélé les illusions dans lesquelles il a cons-