Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

de la restitution à l'Eglise espagnole des biens du Clergé régulier

non encore vendus. Mais, en même temps, on lui prescrivait de ne signer de convention qu ’après avoir obtenu de la Cour de Rome la ratification des ventes déjà consommées (1).

Quelque modérées, justes et rationnelles que: fussent les instructions données par le Ministère espagnol à M. Castillo, le Cabinet des Tuileries n'en avait pas moins cru prudent, et même indispensable, en présence de la gravité de la situation et de l’état des esprits en Espagne, d'insister plus énergiquement encore que jamais auprès du Saint-Siège sur l'urgence et la nécessité de conclure avec l'Espagne une convention qui sauvegarderait également les intérêts de l'Eglise et ceux de la Monarchie. Il avait du reste des raisons particulières pour recommander à Latour-Maubourg de faire diligence. Il lui importait, à juste titre, d'amener le Saint-Siège à acquiescer à cet arrangement avant le retour de M. Castillo à Rome, «de sorte, disait-il,.que l'Espagne nous ait cette nouvelle et importante obligation».

Paris, 24 février 1845 (2).

«J'avais exprimé, dans ma précédente dépêche, l'opinion qu'il était juste et nécessaire que le Saint-Siège, en retour de la restitution que le Gouvernement espagnol est prêt à faire au Clergé des biens ecclésiastiques non encore vendus, reconnüût par un acte authentique et solennel l’inviolabilité des ventes accomplies.

Le moment est venu, et toute hésitation à ce sujet doit cesser de la part de la Cour de Rome si, comme je n’en doute pas, cette Cour, appréciant les excellentes dispositions du Cabinet de Madrid, comprend aussi la nécessité de lui faciliter équitable-

ment et raisonnablement les moyens de les réaliser à l'avantage .

(1) Rome. Volume 985, n° 246, folio 247. Guizot à Latour-Maubourg. Paris, 10 février 1845.

(2) Rome. Volume 985, n° 240, folio 250, Guizot à Latour-Mauboureg. Paris, 24 février 1845.