Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

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tes de nos Ambassadeurs ainsi que les parties les plus saillantes des Instructions émanant du Département et ayant trait à une question non moins grave, celle du réglement des affaires religieuses, de la dotation et du statut du culte et du-Clergé en Espagne. Ces deux questions, la seconde surtout, sont si délicates et si Complexes que, malgré les redites et les répétitions qu'on ne manquera pas de remarquer, j'ai cru devoir les maintenir et les reproduire textuellement afin de mieux montrer de la sorte l'importance capitale que le Gouvernement Français attachait, plus encore peut-être qu’à la conclusion des mariages, au rétablissement de l'harmonie entre les Cours de Madrid et de Rome.

MONSIEUR LE MINISTRE:

«J'ai eu hier, écrivait de Rome, le 28 février 1844, LatourMaubourg à Guizot (1), une première conversation avec le cardinal Lambruschini au sujet de l'Espagne. Ainsi que je le prévoyais, les dispositions sont bien loin d’être à Rome ce qu’on les suppose à Paris et à Madrid. Quelque satisfaisants que paraissent les actes récents par lesquels le Gouvernement espagnol a témoigné de ses intentions bienveillantes envers le Clergé, on attri- : bue ici ces actes plutôt au besoin que croit avoir le Cabinet de Madrid de se rapprocher du Saint-Siège dans un intérêt gouvernemental qu’à un véritable sentiment religieux.

Le Saint-Père et ses conseillers sont loin d’avoir une confiance assurée dans la stabilité du système qui prévaut aujourd’hui et les troubles récents d’Alicante rapprochés des tentatives révolutionnaires essayées en même temps en Portugal (2) inspirent

(1) Archives des Affaires Pare Rome, volume 985. Direction Politique, 141; folio 50-51. (2) Il s’agit ici du Pronunciamiento du 28 janvier 1844. Un ancien carliste rallié et devenu colonel de Carabiniers, Pantaleén Bonnet prit, ou se fit décerner, le titre de Président de la Junte et Commandant Général de