Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

A7 —

et de faire cesser un divorce affligeant entre un Royaume catholique et le Saint-Siège. Cette occasion ne se retrouverait plus avec un Ministère moins modéré, moins imbu des principes d’ordre et de conservation qui dirigent le Ministère actuel de la Reine. Et je dirai plus, si, par impossible, un Gouvernement pris dans l'opinion Carlisté s’établissait à Madrid, ce serait s’abuser de croire qu'il pourrait être de plus facile composition. Il aurait devant lui les mêmes difficultés, il aurait les mêmes intérêts à ménager et ne pourrait faire de plus grandes concessions sans péril pour lui-même. Ê

Veuillez développer ces considérations dans vos entretiens avec le Cardinel Secrétaire d'Etat, vous concerter avec M. Castillo et lui prêter confidentiellement tout l'appui qui dépendra de vous. |

«L'opinion du général Narvaez relativement à la nature des ” instructions qu'il s'agissait d'adresser à M. Castillo ayant prévalu, ajoutait le Département dans sa note du 16 juin (1), cet envoyé doit être chargé de signaler au Saint-Siège les articles de la Convention que le Cabinet de Madrid se refuse d'accepter et. les modifications qu’il réclame. Il lui est d’ailleurs recommandé de le faire avec beaucoup de mesure .et de ménagements. Le Gouvernement de la Reine continue de donner à l'Eglise d’Espagne et au Saint-Siège de nouvelles preuves de la droiture de ses intentions. Vous aurez vu dans les Journaux le traité passé entre le Ministère des Finances et la Banque de San Fernando, qui se charge de procurer au Trésor une somme de 25 millions de francs destinée à compéter le payement des 50 millions

décrétés pour la dotation du Culte pendant la présente année.

(1) Rome. Volume 986, n° 10, folio 36. Le Département à Rossi. Paris, 16 juin 1845.