Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

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Une Junte, dite de «Dotation du Clergé» à été nommée, Ille se compose de trois Ecclésiastiques; entre autres l'Archevêque de Tolède, et deux séculiers…. »

Pendant plus d’un mois, là correspondance entre Paris et Rome ne s'occupe plus de la marche de l'affaire toujours encore pendante entre Madrid et le Saint-Siège. C’est seulement à la date du 26 juillet que le Département en reparle en transmettant à Rossi l'extrait d’une dépêche de notre Chargé d'Affaires à Lisbonne (1), lui rendant compte d’une conversation entre le Ministre d'Espagne en Portugal, Gonzalez Bravo, ‘et le Nonce Apostolique, Monseigneur di Pietro. La communication avait paru à la fois si grave et si singulière à Rossi, qu'après y avoir mûrement réfléchi, il avait consacré la longue et intéressante dépêche, qu’il adressait, le 18 août, à Guizot, à lexposé des réflexions et des considérations qu'elle lui avait suggérées.

«J'ai lu, écrivait Rossi (2), avec la plus grande attention l'extrait d’une dépêche du Chargé d'Affaires du Roi à Lisbonne relativement aux affaires de l'Espagne avec Rome. Je ne dissimule pas à Votre Excellence qu'à la lecture de cet extrait des doutes graves se sont élevés dans mon esprit. Je me suis demandé si les Opinions préconçues de M. Gonzalez Bravo n'avaient pas donné aux paroles du Nonce un sens et une portée que peut-être elles n'avaient pas par elles-mêmee. Comment imaginer que Rome, qui n'est aujourd’hui que très timide, ait prescrit au Nonce de

(1) Rome. Volume 086, n° 13, folio 46. Le Sécrétaire de Légation Forra-RouEn remplissait les fonctions de Chargé d'Affaires pendant l’absence du baron de Varennes, \

(2) Rome, Volume 986, n° 17, folio 60-64. Rossi à Guizot, Rome, 18 août 1845.