Le système continental et la Suisse 1803-1813
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les dernières années, elles furent supplantées par la poudre de racine de chicorée dont l’emploi se généralisa et persista après la chute de l’Empire jusqu’à ce jour. Tous ces surrogats, quels qu’ils fussent, avaient certains inconvénients pour l’hygiène ! et, dans la petite bourgeoisie et le peuple, on prit de plus en plus le parti de supprimer l’usage du café et de revenir à l’ancien régime de la soupe.
Les efforts tentés pour trouver un surrogat convenable pour remplacer le sucre furent plus fructueux. On devait tout naturellement s’adresser d’abord au miel. Les premières années, on chercha en outre à retirer le sucre du petit-lait, du raisin, des châtaignes?. Vint ensuite le sucre d’érable ; un citoyen vaudois, J.-J. Dufour, qui avait émigré dans le Kentucky, rapporta à son retour au pays un procédé d’extraction qu’il avait expérimenté aux Etats-Unis. Des échantillons, fabriqués à Lausanne en 1807, furent expédiés aux sociétés économiques de quelques cantons. Cependant l'usage de ce produit ne se généralisa guère en Suisse. En 1812, la société économique de Berne voulut reprendre la question et favoriser dans le pays la culture de l’érable. Elle ne fut pas suivie ÿ.
un spirituel article d’Alph. de Sandoz-Rollin intitulé « Moyen de faire du café sans café.» Le morceau était accompagné d’une planche exécutée par un artiste neuchâtelois et représentant le H#essager qu’une société de commères assaillait de questions anxieuses au sujet du blocus de Napoléon. « Quel intérêt pouvez-vous y prendre ? » demandait le Messager. — « Et le café ? répondaient en chœur les commères. On dit qu’on n’en aura plus... Qu’allons-nous devenir ? De quoi vivrons-nous? Encore pourrait-on se passer de pain, mais de café !.... »
Musée neuch., 1875, p. 31 ss. ; — Verdeil-Gaullieur, p. 4, 107.
1 On citait entre autres l’exemple des dentelières du Val de Travers qui prenaient continuellement du café de carottes et payaient cette habitude de cruels maux d’estomac.
Musée neuch., 1875, p. 35.
2? Le sucre de petit-lait fut préparé en fortes quantités dans le canton de Berne. On le payait jusqu'à 7 batz la livre.
Heln. Alm., 1824, p. 175.
3 Un rapport publié par les Notices d'utilité publique, à Lausanne, décrivait ce produit de la manière suivante : « .….Un sucre jaune, quelque peu