Le système continental et la Suisse 1803-1813
commerce glaronnaises, au pays ou à l'étranger, furent parmi celles qui eurent le plus à souffrir des dernières années de la Médiation. Leurs revers se traduisirent d’une manière évidente par la diminution rapide du capital imposable dans le canton !.
A côté des pertes déclarées au moment même, il en était d’autres qui, dissimulées avec intention, n’éclatèrent que les années suivantes. C’est à cette époque seulement que se révélèrent en effet dans toute leur étendue les dommages causés par le système continental et l’épuisement de la classe commerçante.
Quelques rares spéculateurs retirèrent seuls bénéfice d’une époque où toutes les relations économiques étaient bouleversées. Bâle, Zurich, Saint-Gall, Glaris virent naître quelques grandes fortunes qui contrastaient d’autant plus vivement avec la misère générale. Mais, à la chute de l’Empire, la bourgeoisie se trouvait, dans son immense majorité, dans une situation gênée et douloureuse?.
On peut aisément, par tout ce qui prècède, se figurer ce qu'était devenu le peuple dans les trois dernières années de la Médiation.
Dans les cantons occidentaux, de tout temps attachés à l’agriculture, la situation était relativement favorable; en revanche, la population de la Suisse centrale et orientale était réduite à une détresse lamentable. Dans les petits cantons et les Grisons, restés affaiblis à la suite des événements
1 Ennenda, siège des principales sociétés de commerce glaronnaises au dix-huitième siècle, avait en 1809 un capital imposable de 1 812 050 francs. En 1820, cette somme était tombée à 1 362 000.
Jenny, II, 240.
? A Bâle, par exemple, à la faveur des années tranquilles, la vie de société avait recommencé et les fêtes populaires avaient repris. Le Conseil avait dà même promulguer une loi somptuaire, limitant à huit le nombre des voitures dans les noces. La crise de 1812 fit passer aux Bälois l’envie de se divertir. En 1813, on défendit, en considération de la dureté des temps, toute mascarade et tout amusement de carnaval.
Allg. Zig., 29 mars 1810 ; — Basler Neujahrsblatt, 1904.
Apogée de la
crise
tion.
en 41812. L’émigra-