Le système continental et la Suisse 1803-1813
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41 octobre, dans le courant de la soirée, à 7 heures, fondait sur Wattenwyl atterré, une quatrième note remplie d’accusations accablantes et conçue en termes encore plus raides que les précédentes !.
Cette succession d’avertissements comminatoires était motivée tout d’abord par l'intention d’étouffer chez les Suisses toute velléité de contradiction et de déterminer d'emblée chez eux une impression profonde. La précipitation de l’'Empereur avait été encore stimulée par l’arrivée de nouveaux rapports des espions français en Allemagne. Un nommé Bacher, chargé d’affaires français auprès de la Confédération du Rhin, avait joué un rôle important dans toute l’affaire : En examinant les livres et la correspondance de diverses maisons de Francfort, il avait réuni un certain nombre de faits, qu’il considérait comme des indices graves contre les Suisses. C’étaient sans aucun doute ces documents qui avaient déterminé l'Empereur à faire partir aussitôt un quatrième courrier porteur de nouvelles instructions ?.
Ces renseignements exagérés avec intention, remplissaient la dernière note de Rouyer, qui était une longue énumération de griefs. Elle dénonçait la Suisse comme le foyer de toute la contrebande britannique en Europe. Elle désignait Bâle, Berne, Zurich, Winterthour, Schaffhouse comme des centres où s’amassaient, pour échapper au séquestre, les marchandises expédiées par les commissionnaires allemands des maisons anglaises. Une liste de maisons suisses accusées de recevoir surtout de Francfort et Leipzig des envois réguliers de denrées, terminait le document#. Il s’y trouvait entre
1 Note de Rouyer du 11 octobre.
2 Corresp. Napoléon à Champagny, 7 octobre 1810, — Wartmann, p. 258, 259.
3 Un reproche pour le moins singulier (note de Rouyer du 10 octobre) était celui de la contrebande avec les cotons filés anglais. On se rappelle que, sur la demande de la Diète en 1806, l’empereur en avait par autorisation spéciale permis l’introduction en Suisse.
4 Cette liste ne contenait aucune maison saint-galloise ou appenzelloise.