Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, str. 152

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truction, à laquelle vous avez renvoyé l'examen d'un ouvrage intitulé Ami des Lois. Je me suis rallié dans cet ouvrage aux principes éternels de la raison; c'était m'ientilier avec vous, et l’on vous à calomniés, dans le disciple qui ne faisait que répéter vos leçons.

« Les faux monnayeurs en patriotisme, ont affecté de faire croire que j'avais imprimé, à la place de leur efligie, celle des plus honnêtes patriotes. C'est ainsi que, du temps de Molière, les Tartules prétendirent que le poète avait voulu jouer le véritable home pieux.

« Un de vos décrets, citoyens, punit de mort quiconque tendra au démembrement de la République. Qu'ai-je donc fait? J'ai marqué du fer chaud de l'infamie le front des anarchistes démembreurs, tandis que ma main, d’un autre côté, attachait l’auréole civique sur celui d'un véritable patriote tenant à l'unité du gouvernement.

« La Commune, en suspendant les représentations demon ouvrage, argumente d'une prétendue fermentation alarmante dans les circonstances.

« Le trouble qui se manifeste aujourd’hni-n’est dû qu'à son arrêté, placardé à l'heure même où le public était déjà rassemblé pour prendre des billets.

« C’est à la cin‘juième représentation, après quatre épreuves paisibles, qu’elle ose suspendre l'Ami des Lois! |

« Comment justifiera-t-elle, cette Commune (et je dénonce le fait), l’ordre qu'elle vient d’intimer aux comédiens, à l'instant où je partais pour me présenter devant vous ? — Cet ordre porte que les coméliens seront tenus de lui soumettre, tous les huit jours, le répertoire de la semaine, pour censurer, arrêter ou laisser passer les pièces de théâtre au gré de ses caprices.