Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 231

Que notre République, heureuse et triomphante, A les vertus pour base et même les enfante (1).

Cependant, depuis l’incarcération des ComédiensFrançais, l’ancien théâtre du faubourg Saint-Germain était resté fermé. Sur les réclamations adressées par un certain nombre de patriotes fervents, le Comité de salut public rendit, à la date du 10 mars 1794, un arrêté ainsi CONÇu :

« Le Comité de salut public, délibérant sur les péti« tions présentées par les sections réunies de Marat, « de Mucius-Scævola, du Bonnet-Rouge et de l'Unité, « arrête :

« 1° Que le théâtre ci-devant Français, étant un édifice national, sera rouvert sans délai, qu'il sera uniquement consacré aux représentations données de par et pour le Peuple, à certaines époques de chaque mois.

« L'édifice sera orné, au dehors, de l'inscription suivante :

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« Il sera décoré, au dedans, de tous les attributs de « la Liberté. « 2° Les sociétés d'artistes établies dans les divers théâtres de Paris seront mises, tour à tour, en réquisition pourles représentations qui devront être don« nées, trois fois par décade, d’après l'état qui sera fait par la municipalité. « 3 Nul citoyen ne pourra entrer au théâtre du Peuple, s’il n’a une marque particulière, qui ne sera « donnée qu'aux patriotes, dont la municipalité réglera le mode de distribution.

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(1) Colin d'Harleville avait déjà fait jouer, par les ComédiensFrançais : l'Inconstant, en 1786; — l’Optinuste (1788), — les Châteaux en Espagne (1789): — M. de Crac (1791); — le Vieuz Célibataire (1792).