Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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236 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

MORINVAL.

Non, mon cher Agathon, je ne suis point changé. Exempt, tu le sais bien, de maint sot préjugé,

J'ai de tout temps haï, frondé la tyrannie,

Détesté l'esclavage. . . - . ali Donc, si je gronde ici, C ’est en républicain ;

C’est en homme qui craint que, de ce titre insigne, Plus d’un Français encor ne soit pas assez digne. Car, mon ami, combien de basses actions,

De calculs ténébreux, de viles passions,

Chez la plupart combien de froideur, d’égoïsme! Qu'il est, sous le manteau d’un beau patriotisme,

De traitres, d’intrigants, d’avides fournisseurs ! Ettout cela pourquoi? C’est qu’on n’a point de mœurs; C’est que tout est changé, tout, excepté les hommes; Que nous-mêmes, enfin, oui,tous tantque nous sommes, Ne semblons pas encore assez bien convaincus Qu'on n’est républicain qu’à force de vertus.

Ces principes, empreints d’une morale si saine, si élevée, détonnaient singulièrement au milieu des idées qui régnaient ty ranniquement.

us ne les toléra-t-on que corrigés par les déclarations suivantes, plus conformes aux tendances qu'on imposait aux œuvres dramatiques :

Ce que tu nous dis-là, je l’ai souvent pensé.

Mais que veux-tu, mon cher? on court au plus pressé. Il fallait secouer le joug du despotisme,

Nous voilà libres; mais ce n’est pas tout encor

Il faut vaincre ou mourir, et purger nos frontières D'esclaves, de brigands, de hordes meurtrières,

De despotes jaloux, contre nous conjurés..…. Lorsqu'enfin nous serons chez nous une fois maitres, Des saintes lois le règne alors s’affermira;

Les mœurs y répondront, et l’on reconnaitra