Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 253

« Aussi, la victoire du 9 Thermidor, dit encore Barras dans ses Mémoires, fut vraiment un jour de délivrance, où éclata tout le ressentiment si légitime contre une tyrannie odieuse. »

C’est alors, en effet, qu'une Némésis vengeresse, déchaînée contre les Jacobins, inonda Paris d'un déluge de publications, dont les titres étaient criés sur la voie publique :

« L’Agonie des Jacobins; La grande Litanie des Jacobins, avec leur meû culpä; Coupez les griffes au part féroce; Les Crimes des Jacobins; l'Enterrement des Jacobins ou le sang des patriotes qui crie vengeance ; La grande Détresse des Jacobins; Les Jacobins assassins du peuple; Les Jacobins hors la loi, etc. {1) »

Ainsi fut clôse l'ère sanglante de la Terreur, par une explosion de cris de vengeance, prélude tumultueux et bruyant de cette Réaction thermidorienne qui, elle non plus, ne fut point exempte de violences et de représailles passionnées, à tel point que George Sand, l’appréciant sévèrement, l’a, par suite, qualifiée de «la plus lâche des réactions que la France ait produites >».

C’est la physionomie, la suite et les conséquences de cette réaction contre le terrorisme qui vont faire l'objet de la troisième et dernière partie.

(1) Histoire de la société française pendant le Directoire, par MM. de Goncourt.